FLYING

FLYING

Libre est l’oiseau.

Qui prend son envol pour la première fois.

Seul.

Tout là-haut.

Face au Monde.

Ses yeux rivés sur l’horizon.

Au loin.

Concentré sur tous les mystères.

De l’extraordinaire.

Tout juste à sa portée.

 

Il remet son destin.

Entre ses mains.

À sa Mère.

La Terre.

 

Elle peut faire de lui ce qu’elle veut.

Dérober l’air de si peu.

Le porter à l’infini.

Ou l’abandonner selon ses envies.

 

Il s’assied sur l’herbe mouillée.

Pleine de rosée matinale.

Attendant.

Patiemment.

Du haut de son sommet.

Que le grand vent lui fasse vibrer ses caissons.

 

Pas même un souffle. Ni même une turbulence.

Pour qu’il prenne de l’altitude.

Et touche du bout des doigts.

Ce doux sentiment de liberté.

 

Tandis qu’une jeune brise lui chuchote déjà à l’oreille :

« Viens danser avec moi.

Je te ferai valser.

Je te ferai planer.

Au plus près des nuages.

Au plus près des montagnes.

Tu prendras de la hauteur.

Tu prendras de la grandeur.

Tu frôleras les mers.

Tu effleureras les flans de collines.

Tu caresseras les plaines sauvages.

Tu embrasseras les déserts arides.

Tu tournoieras telle une toupie.

Dans un éternel tourbillon.

Un seul élan de vie. »

 

Songe d’enfant que de déployer ses ailes.

Sentir son corps quitter la chaleur des prés.

Quand sa voile tout juste gonflée.

Le fait devenir si léger.

Et s’élancer.

Dans le vide.

Pour flotter.

Voler.

Au delà des rêves.

Au delà du tangible.

Au delà de connu.

Vers l’inconnu.

 

Comme une délivrance.

Le poids de la terre se dérobant sous ses pieds.

Il se donne à l’alizé.

Et survole de nouvelles contrées.

Son visage baigné par le soleil en plein éveil.

 

Mais où mène ce chemin ?

Pays lointain.

Sans route précise.

Sans tracé.

La nature comme seule alliée.

Pour le nourrir de toute sa beauté.

En parapente cet été.

#TRAVEL #SUMMER2016

UNE VAGUE BIENVEILLANTE

UNE VAGUE BIENVEILLANTE

Je voudrais le remercier Lui.
Il m’a permis, sans le savoir, de la rencontrer Elle.
D’être passionnément celle que je désirais être – a better version of myself -.
Et vivre intensément.
En osant me perdre de temps en temps.

Je surfe sur une vague bienveillante.
Celle qui apporte opportunités.
Bonheur.
Poudre de chance.
Celle qui fait briller les yeux.
Battre la chamade au coeur.
Vibrer mon corps.
Danser sur les quais de gare.
Sourire aux inconnus.
Déplacer des montagnes.
Et tant de belles choses encore.

L’euphorie du départ s’est déjà emparé de moi.
Mon âme vagabonde déjà vers d’autres contrées.
L’horizon semble tellement loin mais il garde toujours la même distance.
Je suis à la fois ici et ailleurs.
Je ne ressens aucun vertige face à l’inconnu.
Je suis tel un arbre en pleine tempête.
Droit et fier.
Prêt à planter mes racines dans une nouvelle terre plus fertile.

J’embrasse ma liberté.
Mon insouciance.
Mon courage.
Je pétille de joie.

Elle, connaissant cette île par coeur, me souffle à l’oreille que je ne vais jamais en revenir.
Elle me dit que c’est tellement moi.
Ces projets.
Ces rencontres.
Ces envies.
Que je suis tout simplement ma voie.

VULNÉRABILITÉ

VULNÉRABILITÉ

Au commencement…

Il m’inspire comme jamais. Me rend vulnérable. M’anime d’un désir de perfection que seuls les mangeurs de folie peuvent atteindre.
Il me fait me concentrer sur le moment présent. La joie de vivre. La frénésie de créer. Il me dit calmement les choses. Carte sur table. Plutôt cash. Comme un pansement tiré d’un coup sec d’une plaie béante.

En cours de création…

Je m’imprègne de tant d’images. De récits. D’instantanés de vie.
De leurs vies. Vos vies.
De leurs chemins. Vos chemins.
Leurs embûches. Et les vôtres.
Leurs histoires. Et vos récits.
Tandis que la mienne est mise entre parenthèse. Ou plutôt englobée dans la leur. La vôtre.
Nourrie de tous ces vécus. Vos passés. Enrichie grâce au partage. Aux échanges.
La mienne, cette jolie vie, suit son chemin au gré des rencontres.

Quelques mois plus tard…

Je les écoute un à un, attentivement.
Je ne dis pas grand-chose. J’observe.
Je m’abreuve de leurs paroles et leurs idées. Je note tout sur quelques bouts de papiers.
J’ai mille pensées à la minute. J’en perds le fil à chaque fois qu’on m’interrompt.
Je ne connaissais pas cette sensation. Elle est nouvelle. Et très peu apprivoisée.
J’oublie en un quart de secondes ce qui se trouve sur le bout de ma langue. Prêt à être divulgué à la face du monde entier.
Et là, le néant.
Le trou.
Les deux pieds joints face au fossé. Et juste impossible de sauter.
Partie la pensée.
Envolée.

Et aujourd’hui…

Cette envie de pouvoir vous inspirer comme les autres m’inspirent.
Créer du contenu qui fasse vibrer vos coeurs. Fasse écho au plus profond de vos âmes.
Transformer ces énergies positives gravitant autour de moi ces mois-ci et créer à l’infini afin de vous faire rêver.
Vous enivrer de plaisir.
Vous montrer toute ma bonté.
Profiter de cette chance. De créer.
Étaler ma vulnérabilité face au monde. Face à son regard. Donner encore et toujours plus.
Me confectionner des ailes. Pour voler toujours plus haut. Toujours plus loin.
Me donner la force d’échanger des idées encore plus profondes que celles déjà bien ancrées.
Qu’elle me permette d’étaler mon âme. Un peu. Peut-être trop.
Vous raconter des histoires et vous embarquer dans un monde où la créativité est maître.
J’aimerais vous faire réaliser l’essentiel. Cet essentiel qui jour après jour fait que la vie est bien trop belle.

Alors je vais juste continuer à suivre ma lancée et vous donner tout mon amour.
Juste comme ça.
Par ce biais.

À LIVRE OUVERT

À LIVRE OUVERT

31 décembre 2015.
On se prépare pour les douze coups de minuit.
Je suis allongée au bord de la piscine. Dans mes pensées.
Je regarde les étoiles. Ou plutôt les galaxies.
Si vives et brillantes.
Dans ce ciel noir.
Illuminé de feux d’artifices étincelants.  

Je repense à l’année écoulée.
À 2015.
Résumée en 5 mots.
Challenge.
Balance.
Rebirth.
Focus.
Travel.
Et mesure ma chance d’être là.
Entourée de si belles âmes.
De coeurs profonds.
Et de grands bras.

Les pieds au contact de l’eau.
La peau presque nue.
Si peu vêtue.
En fil indienne.
Le long du bord.
Prêt pour le grand saut.

On crie vers le ciel ce qu’on décide de laisser derrière soi.
En 2015.
Ce qu’on se souhaite.
En 2016.
De l’inspiration.
De l’aventure.
De l’amour.
De la créativité.
Et bien d’autres beaux mots qui font rêver.

Cheerful to unexpected moments.
Une invitation en dernière seconde.
Spontanée.
Douce et veloutée.

5.4.3.2.1.
C’est le grand saut.
On se jette à l’eau.
De grosses bombes qui font splash.
Happy New You.
Happy New Year.
C’est selon. 

Tous les possibles.
Tout à recommencer.
À créer.
À imaginer.

Se créer.
Se rêver.

On se prend dans les bras.
Le tout premier hug de l’année.
Le tout premier dans une piscine. 

Se souhaiter le meilleur.
S’embrasser.
S’enlacer.
Se raconter des secrets au creux de l’oreille.
Et jeter notre regard vers le ciel.
L’Univers.

Saisir en plein vol les étoiles filantes.
Faire un vœu.
Et puis deux.
Et de trois.
Toujours le même.

Et perdre mon regard dans les astres comme j’aimerais me perdre dans le sien.
En pleine communion avec la nature.
En pleine communion avec ceux qui m’entourent.
Mes alliés de la soirée.

Et sourire.
Sourire.
Sourire.

2016.
Tous les possibles.
Elle et moi étions faits pour nous entendre.
Commencer l’année comme on voudrait qu’elle soit les prochains 365 jours.
Faits de temps pour soi.
D’un rythme léger.
D’amour.
De danse.
À un concert de Michael Franti.
Une énergie folle.
Des mots bienveillants.
Mettre sa main sur son cœur.
Saisir l’instant. 

Je me découvre un nouveau don.
Je me découvre.
Me redécouvre.
Mise à nue.

J’inspire à révéler les potentiels.
Crée de l’espace pour l’épanouissement.
Assume ma qualité de projecteur.
De miroir.
De guide.

Mon corps est en lambeaux.
Il s’effrite en mille morceaux.
Bébé septicémie.
C’est un bien grand mot.
Les uns me prennent pour une folle de ne pas consulter ni de me violenter à coups de drogues scientifiques. Les autres me supplient de prendre soin de moi.
Je ne crois plus en la médecine.
Celle qui ne fait que rentrer le champignon à l’intérieur, sans même comprendre pourquoi il a commencé à pousser.
Pour la première fois, j’essaie d’écouter et de comprendre les besoins de ma chair.
Le mal doit sortir.
Je ne peux plus le contenir.

Elle me regarde avec ses yeux noirs et sa bouche pincée et me chuchote ses mots
Your body and your mind are disconnected since more than 8 years.
Je pleure toutes les larmes de mon être.
Prend conscience du poids de ses mots.
Du poids de mon corps.
Et de ces flammes intérieures qui le consument à petit feu.
Il se désintoxique.
Crache le venin.
Accumulé tout au long de ces années.
Celles où je ne m’étais ni autorisée à être fatiguée.
Ni faible.
Ni malade.
Celles où j’étais apprivoisée.
Celles où je courais après l’inconnu.
Sans me préoccuper de mon bien-être.
Ces années où je privilégiais la connexion avec l’autre.
Le masculin.
L’homme.
La moitié.
Au détriment de ma connexion avec moi-même.

Elle fait valser mes croyances.
Me décontenance.
Me tend des plantes.
Dont je ne crois pas forcément en la puissance.
Mais pourquoi pas?
Cela ne me coûte rien d’essayer.

Je me réapprorie un corps que j’ai cessé d’écouter.
Je déconstruis pour reconstruire.
J’apprends à réapprendre.
Je meurs pour renaitre. 

Mon corps est avec lui.
Mon coeur est avec LUI.
Ma tête est ailleurs.
Il me rappelle que moi seule ai le pouvoir de créer ces fameux papillons qui virevoltent dans mon ventre.
Je m’abandonne à mes émotions.
N’écoute que ma passion.
Fait confiance à mon corps.
À mon désir.
Se laisser aller au plaisir.

J’apprends à gérer les frustrations.
Je retiens les leçons apprises lors de ma transformation.
M’autorise la flexibilité.
Suis mon intuition. 

Je ne dis plus stop à mon ADN.
Mon nomadisme.
Ma liberté.
Ma soif de légèreté. 

Je me nourris de l’autre.
De l’ailleurs.
Des grands espaces.
De la nature. 

Je partage mes expériences.
Mon histoire.
Ma vie.
Ma délivrance.

Je ne suis qu’un livre ouvert.
Prenez tout ce qui pourra vous servir.

J’éveille ou réveille leur étincelle.
Fais germer cette petite graine de vie qui est en eux.

Je m’entoure d’inspirations.
Du meilleur.
De créations.
Et de dons de soi.

J’attire l’abondance.
Les joies.
La bonne humeur.
Et le bonheur.

J’aime à en pleurer.
Je donne parfois jusqu’à m’en épuiser.
Quitte à puiser dans mes réserves d’énergies. 

Je m’oublie parfois en chemin.
J’ai du mal à faire les choses à moitié.
Je suis bien trop passionnée.

J’aspire au partage d’une vie avec une âme spirituelle.
Conscient des possibles.
Animé par cette force de vie qui est la mienne.
De son potentiel.
De notre potentiel.

Et qu’elle fut belle cette année. De toute beauté.

Janvier, la transformative, côtoyait les découvertes, les naissances et les renaissances. Février, la sensuelle, laissait place aux liaisons dangereuses. Mars, l’éreintante, tenait mes paupières avec des allumettes, luttait contre le choc du retour à cette toute autre réalité et la routine citadine. Avril, la consécration, faisait briller les yeux des inspirants, jouait les ambassadrices et installait les habitudes nomades. Mai, la gratitude, m’offrait la vie, la route et les amis comme merveilleux cadeaux. Juin, la frivole, préparait un été en transit, installait les ébauches et chantait l’amour. Juillet, la nomade, encourageait le retour aux sources, aux grands espaces et le temps pour soi. Août, la surprenante, stimulait le don de soi et fortifiait les belles rencontres. Tandis que septembre, la créative, faisait voler les belles opportunités, les joies et les départs. Octobre, l’épanouie, encourageait toujours le nomadisme, la prise de paroles et les retrouvailles. Novembre, la sans tabou, réveillait les manques d’affection, les besoins primaires et les vieilles mauvaises habitudes. Et décembre, Ò décembre, la belle décembre,  sentait bon l’amour, le lâcher prise et les bonnes intentions.

2016 se résume donc à tout ceci.
À de la beauté.
De l’amour.
Du don.
Beaucoup d’émotions.
De chaudes larmes.
De passion. 

Et ces cinq mots. 

Revealing.

Wild.

Transformative.

Intense.

Successful.

J’ai mes membres qui tremblent face aux nouvelles opportunités.
J’ai le coeur qui vrille face à l’espoir de l’amour inconditionnel.
J’ai la tête qui tourne face à tant de bonheur.

2017 augure l’extraordinaire.
La vie.
L’amour.
Le succès.
Le voyage.
La passion.
L’échange.
Le partage.
La joie de vivre.
L’inspiration.

Et bien plus encore.

À suivre…

PROJECTEUR

PROJECTEUR

Attirée de nouveau par son potentiel.
Cette maman louve.
Prête à donner toute son énergie pour un louveteau blessé.
Une âme en peine.
En recherche d’équilibre.

Comme un aimant.

Il me renvoie l’image des démons du passé.
Ceux que j’ai vaincus. Et dont je me suis détournée.
Projette.
Et reflète comme un miroir.

Il me partage sa peine. Puis me délaisse.
Reviens.
Repars.
Perdu.
Il ne sait plus.
Il cherche les traces d’un chemin qu’il souhaite parcourir. Et piétine dans la vent.

Je redécouvre cette frustration. Celle qui m’habite devant la non reconnaissance.
Ce sentiment amer de ne pas être reconnue pour ce que je suis.
Alors qu’il y a peu j’étais encore le Messie.
Il n’y a pas de hasard.
Ces sentiments ne sont encore qu’une leçon de vie.

Ne couve pas ce petit être.
Laisse-le panser ses peines, ses blessures, ses déchirures.
Trouver sa voie.
Définir ce qu’il veut être.
À son rythme.

Laisse-le se lever.
Se relever.
Puis tomber.
Et retomber.
Jusqu’à ce que la leçon soit bien ancrée.

Qu’il est délicat de ne pas aider dans la quête de soi.
La quête de l’autre.
Qui n’est pas la mienne.
Juste la sienne.
Je ne peux définitivement pas me l’approprier.
Et puis vouloir aimer.
Donner.
Être.
Présente.
Et puis absente.

Le mélange des sentiments.
Un jour oui.
Le lendemain non.

Et retrouver ce mur.
Ce silence.
Celui qui me hante.
Les non-dits sont mes ennemis.
Mes pires cauchemars.
La communication comme démarche apaisante.
Celle qui libère les maux. Les défauts.

Et accepter que ma tâche n’est que d’être. Être là. Quand il le faudra.
Et ne plus imposer. Telle est là ma destinée.

Et rêver de pleine conscience. De danser sur les quais avec des âmes en paix. Alignées sur la même fréquence.
Légères.
Spontanées.
Dénudées de toute crainte.
D’émotions négatives.

Sur une onde positive.

PETITS PLAISIRS ET BONHEUR INSPIRANT #1

PETITS PLAISIRS ET BONHEUR INSPIRANT #1

☆ Porter un gros pull avec un short les soirs d'été ☆

19h. La peau dorée. Encore chaude d'une belle journée passée au milieu des pinèdes. Cette peau tiède réchauffée par cette journée d'été.

On prend l'apéro sous les oliviers. 

Le vent se lève. Fait voler l'odeur des pins jusqu'à nos narines. Il fait déjà plus frais. Les poils de la peau se dressent. Chair de poule sous cette petite brise fraiche

Les beaux jours d'été sont bien installés. On passe de belles journées dans cette maison, perdue dans les collines. Le soleil s'incline doucement. Cela sent la fin d'une belle journée d'été. Les volets sont encore fermés pour conserver un peu plus de fraicheur derrière les grosses pierres encore chaudes. 

On coupe de belles rondelles de saucisson et quelques cubes de fromages pour l'apéritif. On débouche la petite bouteille de blanc tout juste sortie du frigidaire. Une jolie tablée est dressée à l'ombre des pins.

Les amis sont rassemblés . Les anecdotes fusent. Les verres se choquent. Les rires s'envolent vers le ciel.  

Plus tard dans la soirée, la peau dorée, encore fiévreuse d'une journée passée sous la canicule, dégage une douce odeur estivale, indescriptible. Les jambes sont nues. Dévoilées aux yeux de tous. Un seul bout de coton protège notre petit corps moite. 

Au fil des heures, la soirée passe, le vent se lève. Les feuilles des arbres se mettent à danser. La brise est légère. Les poils des bras s'hérissent. On profite de ce souffle frais et régulier. On hésite, l'espace d'un instant, à se lever pour saisir ce chandail encore bien rangé dans la valise.

On persiste à trainer un peu plus dans nos habits d'été. Quelques frissons nous parcourent le corps. La limite est atteinte. On enfile son gros pull. On se love dans cette petite laine, ce vêtement confortable et réconfortant. La peau et nos muscles crispés par ce semblant de froid se détendent. Ce pull-over vient nous réchauffer le corps tout entier tandis que le vent s'engouffre encore sous la table, et glisse sur nos jambes dévêtues. 

 

 

LA ROUTE COMME DÉPENDANCE

LA ROUTE COMME DÉPENDANCE

Il me conduit de nuit vers son enfance.
Son petit village typique du Sud de la France.
Je pique du nez sur chaque ligne droite.
Me réveille en sursaut à chaque virage.
J’ai pourtant en lui une confiance aveugle.
La route est parsemée de forêts enchanteresses dont les branches des arbres s’agrippent les unes aux autres pour former une arche au dessus de nos têtes.
Nous passons à travers des champs d’oliviers. Des plaines de vignes. Des bois de pins.
J’ai le coeur tellement léger.
L’orage éclate. Le ciel peuplé d’étoiles filantes. Se met soudainement à gronder. Laissant place à un ciel annonçant l’apocalypse.
Nuages lourds. Chargés. Les éclairs ne vont pas tarder.
Quelques kilomètres à peine avant de pouvoir se réfugier dans cette petite maison aux volets fermés. Tranquille. Presque abandonnée.
L’odeur du bitume fraichement mouillé. Les herbes hautes de la vallée fraichement perlée.
Sur la route de Quillan au début de l’été.

Rendez-vous là. Devant cette petite boulangerie de quartier où se presse le tout Ixelles.
Une bise maladroite sur la joue droite. Une chocolatine dans la main gauche. Un smoothie calé au centre du véhicule.
Les prémices d’une rencontre.
Attendue.
Détendue.
Naturelle.
Je me souviens encore de l’odeur particulière de l’habitacle.
Celle d’une longue balade vers l’inconnu.
Entre deux inconnus. Côte à côte.
La route devant nous. Un peu après l’aube.
Le décalage horaire pour l’un. La fatigue chronique pour l’autre.
Se découvrir. Se mettre à nu. Rire et sourire. Faire jouer notre sens de l’orientation.
Peut-être déjà séduits. Par l’infini. La multitude. Tous les possibles.
Ce jour où deux âmes. Prirent la peine. De se donner le temps. Un court moment. De prendre la route. Route qui aurait pu être plus élastique. Pour profiter davantage de l’instant présent.
Vers la côte d’Opale. L’été du bonheur indécent.

Elle me confie les clés du véhicule pour ma première conduite à gauche. Pour sortir au plus vite de cette ville agitée.
Et rejoindre la Wild Atlantic Way.
Prendre mes repères. Les mains crispées sur le volant.
Ce sentiment de liberté qui, lentement, s’imprègne dans tout mon corps bien vivant.
Dans chacun de mes pores.
Plus les kilomètres s’écoulent. Plus ce sentiment d’être est bien ancré en dedans.
Direction ces petits ports. Vers ce littoral pur. Brute. Sauvage.
Je respire à pleins poumons.
Devoir serrer à gauche. Sur ces grands axes autoroutiers.
Avant d’emprunter de plus petits sentiers. Dans les maquis désertés.
D’une terre aride à une végétation luxuriante.
Des forêts vierges aux tourbières parsemées de bruyères.
Jeux de couleurs. Jeux de lumières. Au delà des collines.
Entre le vert des herbages. Le rouge ocre des pierres sacrées. Le mauve des champs de violettes.
Le vent nous poussant vers des contrées toujours plus inexploitées.
Ò bel Irlande l’été dernier.

La route est mon addiction. Ma drogue. Mon évasion.
Me nourrir de la beauté du monde. D’un point à l’autre. Un entre-deux.
Où mon esprit divague. S’évade. Gambade.
Pensées éphémères. Pensées effet mer. Pensées et faits mère.
Je me retrouve face à moi-même.
Observation. Introspection. Agréable sensation.
Celle du mouvement. En déplacement. Le temps s’arrêtant. Sentiment permanent.
Les paysages défilent. La nature s’offre à moi.
La tête dans les nuages. À toute vitesse.
Ce lâcher prise. Imposé. À tête reposée.
En plein air. Sur les rails. Sur l’asphalte brûlant.
Des dizaines. Des centaines. Des milliers de kilomètres me séparant de la destination finale.
Je me surprends souvent à suffoquer quand je ne suis pas sur le départ.
Manque d’inspiration. Absence de créativité. Carence de vitamines D. Doute sur tous les possibles.
Ce besoin vital de découvrir l’ailleurs pour nourrir mon potentiel.
Aller vers le futur et profiter de l’instant présent.
Quelle sera la prochaine destination ?
Celle qui abreuvera ma soif d’aventures.
Mon énergie débordante.
Mon désir de vitalité.

DÉVERSER MON ÂME

DÉVERSER MON ÂME

Le départ est proche.
Je l’attendais.
Depuis tout ce temps.
Serait-ce l’heure du bilan ?

Retranchée dans mon lit. Recroquevillée sur moi même. Déversant toutes les larmes de mon corps. Vidant mon âme de son être. Malheureuse comme jamais.
Pourtant consciente que la lumière était proche. Peut-être même transparente. Mais qu’elle ne s’approcherait pas de moi tant que je broierais du noir.
Nous étions aux prémices de janvier.
Le soleil se frayait un chemin par la lucarne. Me réchauffait le visage mais n’arrivait jamais jusqu’à mon cœur.
Tout le monde se souhaitait la bonne année. Et je restais profondément ancrée dans le passé.
Les fêtes n’en avaient pas été. Pas l’ombre d’un moment de joie. D’un éclat de rire. Et là, après avoir fait le bilan de l’année écoulée, je m’étais jurée que les prochaines ne seraient pas vaines ni oubliées comme les précédentes l’avaient été.

J’ai usé de tous les stratagèmes pour ranimer cette petite flamme qui m’habitait.
Reconquérir ce feu presque mourant..
J’ai recouru à des réconforts peu banaux. Des croyances qui ne sont pas les miennes.
J’ai bu les paroles divines de cette femme. Comme si celles ci pouvaient me sauver de tout ce mal.
La force est en moi, me répétais je. Le matin. L’après midi. Et le soir.
Mon esprit cartésien autorisait la présence de doutes et cherchait des solutions au travers des normes astrales. Je riais intérieurement. Me moquais de moi même. Croire à ce que j’estime des balivernes. Comment pouvais je l’espace d’un court instant me laisser porter par ce qui n’était pas tangible. Visible.

On cherche des réponses dans l’impossible quand tout semble perdu. Mais la vérité finit toujours par frapper. Venue de nulle part. Sans crier gare.
Je ne pouvais sans cesse relire le dernier chapitre de ma vie. Je devais entamer le prochain. Un pied devant l’autre. Laisser faire les choses. Transformer ce trop plein d’amour en quelque chose de nouveau. Créer un équilibre qui me fasse danser sans pour autant me faire vaciller.

Retrouver cette pugnacité envolée. Cette liberté. Cet instinct primitif que rien ne peut nous dévorer.
Ce mordant pour la vie.
Et petit à petit, je dansais sur les quais. Je retrouvais le plaisir des choses simples. Des petits bonheurs du quotidien. J’observais les foules. Analysais leurs faits et gestes. Traquais les détails insignifiants et leur donnais de l’importance.

J’ai fait le vide autour de moi. J’ai abandonné l’idée de courir après le vent pour ne finalement jamais réussir à l’attraper. J’ai décidée de laisser venir. Laisser faire les choses. J’ai ouvert grands les bras. Prête à accueillir tous les possibles. Ceux qui se présentent comme par enchantement. Toutes les opportunités. Toutes les rencontres.

J’ai joui de cette liberté.
De Narcisse.
De mon moi retrouvé.
J’ai ouvert mon coeur à l’inconnu. À cet inconnu.

Je disais oui à la vie. Je ne refusais rien. Je m’ouvrais à d’autres horizons. Une année si forte en émotions. Quelles qu’elles étaient, je devais les vivre. Les croquer. Les accepter.
Janvier côtoyait les négatives et les instinctives. Février accueillait les éphémères. Mars se laissait charmer par les inattendues. Avril jouait avec les polyvalentes. Mai installait les sereines. Tandis que juin flirtait avec les indécentes. Il y a eu les déçues en juillet et les frivoles en août. Les épuisées côtoyant les délurées en septembre. Pendant qu’octobre jouissait des incroyables. Des extraordinaires. Et novembre des montagnes russes. Et bien évidemment des passionnées tout au long de l’année.

Deux rencontres décisives.
Un homme.
Une femme.
Ils ne sont ni l’un ni l’autre, enfin je pense, conscients de l’impact qu’ils ont eu dans ma vie.
Un jour peut-être leur expliquerais-je.

Mais tout au long. Avec lui. Avec elle. Avec eux. J’ai roulé sur des territoires inexplorés.
J’ai partagé des moments divins. Des confessions aux secrets lointains.
J’ai aimé au premier regard.
J’ai lu des récits qui aujourd’hui, encore, résonnent au plus profond de moi. J’ai créé et réalisé des rêves. J’ai osé l’humour débridé. J’ai froissé les papiers lisses. Je me suis tue. J’ai été au-delà de ma vertu.
J’ai fait des silences dans les conversations, mon feu sacré.
J’ai tout osé. Je n’ai rien délaissé.
J’ai parsemé des bribes de mon âme aux bienveillants, au bienveillant.
J’ai entouré la paume de ses mains avec les miennes.
J’ai réconforté les affamés.
J’ai bu ses paroles.
J’ai souris aux passants comme je ne l’avais jamais fait auparavant.
Et bien plus encore. Ainsi de suite.

Enfin, j’ai laissé entrouverte la porte pour que peut-être le dernier rêve made in 2015 se réalise en 2016. Rêve initié au printemps. Saboté en été. Réanimé en automne.
Des mots coincés au fond de ma gorge en ce premier d’un mois d’hiver. Encore quatre jours pour oser le grand saut.

Je dresse ainsi le bilan de l’année. Un 1er décembre. Va t’on comprendre.
Année que j’estime m’avoir le plus chamboulée. Changée. Bousculée.
Elle m’a vue sombrer. Et renaître en très peu de temps.
Je n’aurais pourtant jamais pensé flancher de la sorte. Et surtout pas, montrer mes faiblesses à qui s’aventure par ici.
Je bacle un peu ces mots. Trop impatiente d’entamer un nouveau chapitre.

2015 a mis sur mon chemin une ou deux âmes que je garderai précieusement près de moi en 2016.
Enfin, si elles le veulent bien.

D’ici là, prenez soin de vous.

MASCULINITÉ

MASCULINITÉ

Il me dit «  Prends moi la main. Serre-la fort. Pose-la tout contre ton coeur.
Respire à pleins poumons. Et partons ».

Il m’inspire la confiance. Nourrit mon âme. M’apaise l’esprit. Calme mes ardeurs. Et projette ma grandeur.

Il me parle de lui. Ce qu’il est. Ce qu’il voudrait être. Ses expériences. Ses vécus. Tout ce que la vie lui a appris jusqu’ici.

Il me fait tournoyer sur moi-même. Envoutés par la danse. Dans l’obscurité. Il réveille cette déesse longtemps enfouie en moi.

Il m’appelle. Désespéré. Angoissé. Apeuré. Par sa triste réalité. Je lui rappelle qu’il est le seul maître de ses pensées. Et que sa réalité est bien différente de celle qui se présente aujourd’hui à lui.

Il pose sa tête délicatement sur mon ventre. Son corps entier encore secoué par la musique. Un dimanche matin. Après l’extatique.

Il m’explique qu’il vit les prémices d’une relation. Son regard est plus doux. Il est changé. Je me dis qu’elle doit avoir cet effet-là sur lui. Mon coeur devient plus léger en l’écoutant. Il se délaisse du lourd fardeau du passé et comprend que l’Amour, c’est ça : Aimer quelqu’un de toute son âme et tout son coeur même quand cette personne en aime une autre.

Il me chante ses rêves. Sa vie. Ses envies. Il est en devenir. En cours de création. Comme nous tous. Qui ne cherche pas à s’améliorer ? À grandir ? En tout cas pas ceux dont j’essaie de m’entourer ces derniers mois.

Il me dit que son pays lui manque. Ses terres. Son appartenance. Il se met à pleurer dans mes bras. Mais d’où vient cette tristesse si légère qui j’espère est juste passagère ? Ce petit bonhomme que je ne comprenais pas toujours jusque là. Qui gardait ses distances. Très certainement de peur d’empiéter sur les plates bandes de cette autre-là. Décide de s’ouvrir à moi. Dévoilant toute sa fragilité.

Il m’annonce qu’il va être papa. D’une nuit par ci, par là. Il est apeuré face à cette nouvelle responsabilité. Et si c’était justement un beau cadeau que lui offrait la vie.

Il me dit qu’il n’a aucune empathie. Qu’il est comme ça. Un point c’est tout. Il faut l’accepter comme il est. il ne changera pas.

Il me parle de son état dépressif. N’arrive pas à mettre le doigt sur ce qui ne va pas. N’accepte pas ces vagues d’émotions qui le fouettent au quotidien.

Il projette en moi ce défaut d’origine qui l’habite depuis quelques mois. Il ne comprend pas. D’où vient-il ? Où se dirige t’il ? Quelles sont les raisons qui le poussent à se lever chaque matin ?

Il parcourt les sentiers déjà foulés par ses ancêtres. Il est fier de m’expliquer son passé. Qui ne définit pas forcément ce qu’il est aujourd’hui. Mais celui qu’il voudrait devenir.

Il a créé cette famille. Qui le suit par tous les temps. Même sous la pluie.

Je l’appelle Monkey. Il me surnomme Chipmunk. Il m’interdit de sourire car il fond à chaque fois. Je le nargue avec des sourires encore plus envoûtants. Un jour où je prône le silence et ne parle qu’avec mes yeux qui s’illuminent de mille feux.

Il me serre fort contre lui comme si nous ne nous étions pas vu depuis de longs mois. Moi qui maintenais la distance. Je m’enfonce encore plus dans ses longs bras. Je suis devenue cette femme dépendante à la chaleur humaine. Aux odeurs familières.

Face à l’éloignement, j’ai voulu créer le rapprochement.

Il me dit qu’il porte son t-shirt. Il n’est pas là. J’hume le vêtement à la recherche d’un parfum qui me remémora nos souvenirs heureux. Son odeur n’est plus là. C’est la sienne qui s’est mêlée aux fibres du coton tout juste sorties de l’avion.

Petite cuillère du matin. Il parcourt mon corps comme un vieux parchemin. Avec délicatesse. Il me glisse à l’oreille que c’est en effleurant ma main qu’il a senti cette douce énergie vibrer en lui.

Il est lui. Je suis elle. Ils sont eux.

Il ou lui. Lui ou il.

Leurs émotions. Leurs sentiments. Leurs passions. Leurs désirs.

Tous ces hommes qui m’ont dévoilé leur vulnérabilité, une part de leur féminité, ces derniers mois, m’ont permis de mettre le doigt sur cette partie de moi que j’avais perdue et à laquelle je ne pensais pas.

Ma masculinité.

J’aimais depuis toujours être au contact de ces forces de la nature. Mais tant fragiles à la fois.

J’étais femme. Vulnérable. Je cherchais à tâtons ce moi que j’avais enfoui au plus profond mais qui m’habitait toujours. En murmurant tout doucement : « Je suis toujours là. Viens à ma rencontre. je t’ouvrirai grand les bras. »

Ils m’ont réveillée. Ils m’ont permis de me reconnecter.

Connexion longtemps recherchée auprès d’eux. Alors qu’elle était juste là. À l’intérieur de moi.

Alors, mes amis, mes amours, je vous dis merci.

Corps et esprit enfin réunis.

Il était temps.